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Le musicien qui fabrique ses guitares.
Le Strasbourgeois Brice Masson construit ses instruments, sa musique et compose un orchestre à lui seul. À découvrir.
Breton, Brice Masson s’est installé à Strasbourg pour ses
études. Celles-ci bouclées, il y est resté. À 26 ans, il se
construit une carrière musicale avec un concept bien à lui.
Le
Folk-Blues qu’il joue, ce sont ses propres morceaux. S’il
confesse quelques influences (AC/DC, Neil Young, Seasick Steve…),
il s’efforce de rester lui-même.
«
J’écoute à mort cette musique, mais je la garde à l’écart
quand j’écris. Le blues est très codifié, on a vite fait de
faire du Clapton, par exemple, d’être sur le même jeu, la même
dimension qu’un autre. Je m’efforce d’avoir ma créativité. »
Quand
le concert est long, il laisse échapper l’une ou l’autre
reprise, sinon chaque morceau est de sa plume. D’autant qu’il
n’est pas dans un groupe.
«
Au lycée, j’en avais un. Puis, cela a explosé, chacun est parti
de son côté. Je me suis retrouvé tout seul. » D’où l’idée
de faire homme-orchestre. Ce qui complique la chose d’ailleurs : «
On ne peut blâmer que soi-même quand cela ne va pas… Cela se joue
parfois sur le fil du rasoir. »
Depuis
2011, il s’est construit tout un attirail pour gratter à la fois
sur une guitare, souffler dans un harmonica, incorporer une base
rythmique. La plupart de ces instruments, c’est lui qui les a
faits.
Avec
ses petites mains, il transforme toutes sortes d’objets de
récupération en instruments. « J’ai, là, une caisse de vin, de
celles qu’on trouve en supermarché pour deux bouteilles. » Il en
a fait le corps de sa guitare.
« A priori, cela a dû servir pour contenir de la porcelaine bleue… »
Et
le manche ? « Des copains en ont trouvé un, dans un grenier. Avec
un bout de cagette, cela fait très bien l’affaire. A priori, cela
a dû servir pour contenir de la porcelaine bleue. »
Faire
dans la récupération n’a pas forcément à voir avec un souci
écologique. Si cela permet des économies, ce qui n’a rien de
négligeable, c’est bien plus une manière de faire tout soi-même.
«
Tout est dans ce que je trouve, ou qu’on me donne. J’aime bien
l’idée de prendre tout ce que je peux et, avec ces bouts, de
donner une autre vie. J’ai aussi des guitares électriques, des
vraies, mais c’est plus amusant de faire avec des morceaux de bois.
Je trouve cela même assez génial en fait (rires). »
Le
jeune homme y trouve de la satisfaction. « J’adore ce concept !
C’est même parfois assez bluffant ce qu’on peut réussir pour
pas cher. » Cette seconde vie peut se faire avec n’importe quelle
essence de bois.
«
Ce n’est pas vrai pour jouer du folk, quand on a besoin d’une
guitare acoustique. Mais pour du rock, ou du blues rock, dès qu’on
met de l’électrique en fait, cela marche avec toutes sortes de
caisses en bois. »
« C’est l’électricité qui fait 90 % du boulot. »
Brice
Masson attacherait ainsi plus d’importance au manche – « pour le
confort » – qu’à la caisse. « C’est l’électricité qui
fait 90 % du boulot. »
Parce
que c’est du bon marché, et parce que lui plaît beaucoup aussi,
le Strasbourgeois s’est confectionné plusieurs guitares avec une
corde tendue puis vissée sur une planche.
«
C’est très simple à faire, on la fabrique en trois minutes et on
en sort un son très correct. On n’a pas besoin de grand-chose
finalement. Actuellement, je bosse sur le même principe, mais avec
deux cordes. »
Source : Les DNA, Serge Bastide, lien vers l'article.