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08/10/2018 : Soon, The Jerry'tar !

  • 07/06/2017 : Interview for the DNA News.
By Serge Bastide





 Le musicien qui fabrique ses guitares.

  Le Strasbourgeois Brice Masson construit ses instruments, sa musique et compose un orchestre à lui seul. À découvrir.





 Breton, Brice Masson s’est installé à Strasbourg pour ses études. Celles-ci bouclées, il y est resté. À 26 ans, il se construit une carrière musicale avec un concept bien à lui.
Le Folk-Blues qu’il joue, ce sont ses propres morceaux. S’il confesse quelques influences (AC/DC, Neil Young, Seasick Steve…), il s’efforce de rester lui-même.
« J’écoute à mort cette musique, mais je la garde à l’écart quand j’écris. Le blues est très codifié, on a vite fait de faire du Clapton, par exemple, d’être sur le même jeu, la même dimension qu’un autre. Je m’efforce d’avoir ma créativité. »
Quand le concert est long, il laisse échapper l’une ou l’autre reprise, sinon chaque morceau est de sa plume. D’autant qu’il n’est pas dans un groupe.
« Au lycée, j’en avais un. Puis, cela a explosé, chacun est parti de son côté. Je me suis retrouvé tout seul. » D’où l’idée de faire homme-orchestre. Ce qui complique la chose d’ailleurs : « On ne peut blâmer que soi-même quand cela ne va pas… Cela se joue parfois sur le fil du rasoir. »
Depuis 2011, il s’est construit tout un attirail pour gratter à la fois sur une guitare, souffler dans un harmonica, incorporer une base rythmique. La plupart de ces instruments, c’est lui qui les a faits.
Avec ses petites mains, il transforme toutes sortes d’objets de récupération en instruments. « J’ai, là, une caisse de vin, de celles qu’on trouve en supermarché pour deux bouteilles. » Il en a fait le corps de sa guitare.

« A priori, cela a dû servir pour contenir de la porcelaine bleue… »

Et le manche ? « Des copains en ont trouvé un, dans un grenier. Avec un bout de cagette, cela fait très bien l’affaire. A priori, cela a dû servir pour contenir de la porcelaine bleue. »
Faire dans la récupération n’a pas forcément à voir avec un souci écologique. Si cela permet des économies, ce qui n’a rien de négligeable, c’est bien plus une manière de faire tout soi-même.
« Tout est dans ce que je trouve, ou qu’on me donne. J’aime bien l’idée de prendre tout ce que je peux et, avec ces bouts, de donner une autre vie. J’ai aussi des guitares électriques, des vraies, mais c’est plus amusant de faire avec des morceaux de bois. Je trouve cela même assez génial en fait (rires). »
Le jeune homme y trouve de la satisfaction. « J’adore ce concept ! C’est même parfois assez bluffant ce qu’on peut réussir pour pas cher. » Cette seconde vie peut se faire avec n’importe quelle essence de bois.
« Ce n’est pas vrai pour jouer du folk, quand on a besoin d’une guitare acoustique. Mais pour du rock, ou du blues rock, dès qu’on met de l’électrique en fait, cela marche avec toutes sortes de caisses en bois. »

« C’est l’électricité qui fait 90 % du boulot. »

Brice Masson attacherait ainsi plus d’importance au manche – « pour le confort » – qu’à la caisse. « C’est l’électricité qui fait 90 % du boulot. »
Parce que c’est du bon marché, et parce que lui plaît beaucoup aussi, le Strasbourgeois s’est confectionné plusieurs guitares avec une corde tendue puis vissée sur une planche.
« C’est très simple à faire, on la fabrique en trois minutes et on en sort un son très correct. On n’a pas besoin de grand-chose finalement. Actuellement, je bosse sur le même principe, mais avec deux cordes. »


Source : Les DNA, Serge Bastide,
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